Plus d'un mois de retard, mais tant pis... J'espère que CELTORF ne m'en voudra pas de lui piquer ainsi son sujet et sa présentation, mais les bonnes idées sont faites pour être copiées.
La bataille de Courtrai, aussi appelée la bataille des éperons d'or.
Date:
11 juillet 1302
Lieu:
près de
Courtrai (Flandre)
Belligérants:
Français : l'Ost royal de France, commandé par
Robert II d'Artois.
Flamands : les Miliciens flamands, le
Duché de Brabant et le
Comté de Namur commandés par
Jean Ier de Namur et Guillaume de Juliers.
Prémices:
Cette bataille a pour origine les
Matines brugeoises : l'assassinat au cours de la nuit dans leur chambre à coucher d'un millier de partisans du roi de France par les membres des milices communales flamandes le 18 mai 1302 suite à une rivalité opposant les artisans tisserands et commerçants (l'industrie du textile faisait la prospérité de la Flandre) au roi de France
Philippe le Bel. Ce fut l'emprisonnement à Paris de
Gui de Dampierre, Comte de Flandre, qui avait pris le parti des tisserands, foulons et autres drapiers qui déclencha les Matines bourgeoises.
La ville de Courtrai est prise par Gui de Namur (le frère de Jean Ier de Namur et le fils de Gui de Dampierre) dans les premiers jours de juillet et la garnison française se réfugie dans le château. Pendant ce temps, le roi Philipe le Bel a levé une armée à la tête de laquelle se trouve le comte Robert d'Artois. C'est cette armée qui sera vaincue, avec l'aide des Brabançons et des Namurois, par les milices communales flamandes à Courtai.
Déroulement:
Les deux armées se font face le 8 juillet. Les forces en présence sont déséquilibrées. Les troupes flamandes, les "Klauwaerts" (troupes de la commune nommées ainsi par allusion aux griffes du lion qui ornent la bannière de Gui de Dampierre) sont composées de 20.000 combattants (dont 1.300 hommes de Jean de Namur), des hommes à pied munis du goedendag ("bonjour" en néérlandais), une lourde lance hérissée d'une pointe métallique. Ils prennent place devant les murailles de la ville, sur un plateau bordé par un marécage, derrière un fossé en demi-lune. Les troupes françaises (environ 50.000 hommes : 30.000 fantassins, 10.000 arbalétriers et 7.000 chevaliers) s'amassent sur une plaine face à la ville. Elle se partage en trois corps, l'un commandé par le connétable Raoul de Nesles, l'autre par Robert d'Artois et le dernier par le Comte de Saint-Pol. Robert D'Artois, sûr de la victoire après que les hommes qu'il avait envoyé en reconnaissance lui avaient affirmé que l'armée flamande n'était composée que de "paysans et de tisserands armés", rejette la suggestion de contourner l'armée flamande.
Le matin du 11 juillet, les archers entament les hostilités. Après un échange de flèches et de carreaux d'arbalètes, les Français font avancer leurs fantassins jusqu'au fossé. Les chevaliers français, impatients de récolter les fruits d'une victoire qu'ils jugent facile, s'élancent et s'embourbent dans les marécages. De plus, avant l'arrivée des troupes françaises, les flamands avaient recouvert de claies et d'herbes les nombreux fossés de la plaine, fossés dans lesquels tombèrent de nombreux chevaliers. Le corps d'armée de Raoul de Nesles puis celui de Robert d'Artois s'engouffrent dans ce piège. Les chevaliers trop lourdement armés ne peuvent s'extirper du bourbier. Le fossé en arc de cercle les empêche de contourner l'obstacle. L'arrière-garde, commandée par le comte de Saint-Pol, décide alors de rebrousser chemin.
Les troupes flamandes, pour la plupart composée de paysans et de miliciens sans grande expérience de la guerre manquèrent à plusieurs moment de perdre courage et de battre en retraite. Ce qu'ils firent un instant, abandonnant Guy de Namur à se battre seul contre l'ennemi avant d'être repoussés vers la ligne de front par d'autres nobles flamands. Le courage dont fit preuve à cet instant Guy de Namur lui valu d'être longtemps loué par ses compatriotes, comme en témoignent les écrits de Louis Van Velthem, un curé brabançon qui raconta la bataille :
"Pourtant si Messire Guy n'était pas resté à son poste, la situation aurait été moins avantageuse. Louons son intrépidité, c'est elle qui sauva l'honneur de la Flandre."
Les combattants flamands, peu au fait des us et coutumes de la guerre, massacrèrent les chevaliers à terre sans chercher à faire de prisonnier. C'est ainsi que périrent dans la bataille un grand nombre de chevaliers français dont deux des trois commandants de l'armée française : le comte Robert d'Artois et le comte de Nesles. Les troupes victorieuses ramenèrent comme trophées les éperons d'or de tous les chevaliers tombés dans la bataille. Ces trophées orneront l'église Notre-Dame de Courtrai avant d'être récupérés par la France et installés à Dijon. Ce sont ces éperons qui sont à l'origine du second nom que porte cette bataille.
Pour les Flamands, cette victoire sonne le début de leur indépendance. Guy de Dampierre est bientôt de retour à la tête de son comté et organise le mouvement de libération qui gagne plusieurs grandes villes de Flandre. Quant à Philippe le Bel, il sort considérablement affaibli par cette cuisante défaite : il y a perdu une grande partie de sa chevalerie, plusieurs de ses maréchaux et beaucoup de prestige. Ce qui lui vaudra de garder, par la suite une grande méfiance vis à vis de la capacité de résistance des troupes flamandes.
Aujourd'hui, le jour du 11 juillet est, en souvenir de cette victoire, la date de la fête annuelle de la communauté flamande en Belgique. Cependant, si de nombreux auteurs et historiens, présentèrent cette victoire comme étant exclusivement flamande, c'est tout à fait faux : c'est une victoire belge. En effet, de nombreux francophones se battirent au côtés des flamands comme les Brabançons, commandés par Jean de Cuyck, les Mosans commandés par Jean de Namur, les Wallons commandés par Guillaume de Juliers et enfin les hommes du comté de Looz que mèna au combat Henri de Petershem.
SOURCES :
Wikipédia ;
L'histoire militaire des Belges.
EDIT : Pour ceux qui se demande à quoi ça ressemble un goedendag :
http://www.liebaart.org/goeden_n.htm