Hagakure, sauf erreur, date du début du XVIIIè, sous la dictée d'un vieux samouraï, et a donné toute son importance au bushido "littéraire". Le livre insiste entre autres sur le seppuku et son code. Les premières références à une voie du guerrier remontent au début XVIIème, avec entre autres le Koyogunkan et le Gorin no Sho (ce dernier est connu des lecteurs français sous le nom de Traité des cinq roues, ou encore livre des cinq anneaux).
On le voit, le code d'honneur n'a été formalisé que très tard. Il faut préciser que les grands exploits, les grandes légendes, attribués aux samouraïs, datent également de cette époque (l'histoire de 47 rônins, je crois, date de l'époque où Hagakure fut écrit).
Tout ça de mémoire, donc à vérifier bien sur.
Mais de là à dire que les samouraïs n'avaient pas de code d'honneur à proprement parler avant cette formalisation...
Justement, si cette formalisation a été faite, c'est qu'il préexistait.
L'histoire, certes romancée, de guerriers tels que Minamoto no Yoshitsune (moitié XII è je crois) tend à me faire penser (mais c'est seulement mon avis) que le bushido était appliqué bien avant Hagakure.
Là encore, penser que tous les samouraïs ont ensuite respecté le bushido à la lettre serait une erreur.
A mon sens, l'interprétation d'un samouraï "logique" doit surtout passer par une lecture d'écrits de vulgarisation sur le bouddhisme, de romans de cour classique (je vous déconseille le Genji Monogatari : très indigeste !), de traités de tactique tels que l'Art de la Guerre de Sun Tzu, ou encore d'écrits philosophiques chinois. La, on aura un samouraï de cour réaliste. Pour un samouraï de campagne, petit vassal ou banneret, ma foi... La lecture des premiers chapitres de "la pierre et le sabre", suivie d'une diffusion des 7 samouraïs, puis de ce film dont j'ai oublié le nom
, dans lequel un jardinier devient un maître de sabre, donneront un bon départ.
Quoi qu'il en soit, s'apesantir sur le bushido ne sert pas beaucoup (sauf à des L5R-like, justement). Il vaut mieux essayer de retranscrire le caractère très cloisonné de la société japonaise, et son système de castes et de non-dits, plutôt que de baser toute son interprétation sur les quelques préceptes idéalistes du bushido. A moins de jouer un naïf idéaliste, bien sûr