La Bible du Cuir - Part.1/2

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Tiksam
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Inscrit le: 20/01/2005

Une compilation du savoir accumulé par Tiksam sur le travail du cuir. Cette première partie traitera du choix du cuir, des outils pour le travailler, et de son entretient.

pour la partie 2/2 : La Bible du Cuir - Part 2/2

 

Pourquoi le cuir ?

Le cuir, c’est de la peau animale : une matière vivante qui nécessite un entretien. Il peut se dessécher, moisir…. Le cuir est donc une matière contraignante.
La première question est donc : avez-vous vraiment besoin de cuir ? En effet, une aumônière (sac), des vêtements…. peuvent se réaliser en tissu plutôt qu’en cuir. Une armure de cuir peut être faite en skaï, en linoléum, en plaque de caoutchouc. Cela ressemble à du cuir, ne nécessite pas d’entretien, est imperméable et est moins cher en général.
L’avantage du cuir alors ? Et bien la matière naturelle est très belle, possède des défauts que je trouve esthétique, se patine, « respire ». Sa qualité est avant tout visuelle et possède néanmoins une bonne résistance aux déchirements si entretenu.

Parlons prix maintenant. Le cuir est cher en général. Les cordonniers et autres artisans ne jettent pas leurs chutes, ils les vendent !

On peut distinguer 4 ordres de prix :

  • Le haut de gamme, le cuir de sellerie, 200 euros le m2 et plus encore.
  • Le standard à 100-150 euros le m2.
  • Le déclassé à ½ prix des 2 premiers, ce sont les cuirs possédants des défauts : des taches de teinture, des coups, des griffes…
  • Les chutes : les morceaux trop petits pour l’artisan. Comme ce sont des restes de coupe, ce n’est pas vendu au m2 mais au poids. Comptez de 5 à 15 euros le kg selon.

Pourquoi je reste approximatif : tout simplement parce que les procédés de tannage, l’animal (son age…), l’épaisseur du cuir (la régularité de l’épaisseur), l’aspect de la chair…. Font varier le prix. Notez aussi qu’un vieux cuir n’est pas forcément déclassé, il peut être même recherché car le temps lui donne une patine parfois sublime (là on sent que j’aime les vieux cuirs !). Même les chutes d’un artisan peuvent être vendus au prix d’un déclassé chez l’autre car selon son travail, la taille de la chute inutilisable est variable !

Chez moi, j’ai 2 tanneries : l’un considère les chutes comme des morceaux de en gros 20x20cm max, souvent 15x15 et moins alors que l’autre c’est à 40x40cm qu’il commence à parler de chute ! Mon premier ne vend pas non plus de chute de cuir pouvant faire de la ceinture (style une chute de 5x70cm), par contre l’autre en vend, mais en fagot, donc vite cher quand même. Les flancs de l’animal (une pièce de 30x100cm en gros) n’est pas vendue comme une chute de cuir.

Aussi voyez vos moyens : faites des plans à l’avance pour estimer ce que vous avez besoin ? Vu son prix, il vaut mieux savoir de quelles tailles de pièces vous avez besoin.
Les chutes marchent très bien pour faire des bourses, des aumônières, des sangles, des écailles, des lames d’armures. Pour faire des sacs en une seule pièce, des sac à main volumineux ou des pièces d’armure de grande taille (plastron), vous devrez acheter une peau (j’entend une grande pièce).
Et en règle général, une peau fait 1m² voir 2m².

Le coté patchwork d’une chemise permet d’en confectionner une avec du cuir au prix des chutes alors que si elle avait été faite avec des grandes pièces, le prix sera triple minimum. Cela dit, c’est forcément plus long à faire le patchwork.

Fournitures

Pour les outils et la matière première, consultez le forum, notamment ce sujet … il y a pleins d’adresses. Des boucles, des rivets, on en parle dans certains sujets dans "Armures", sinon on en trouve dans les rayons équitation, sellerie (les espagnoles et les américains raffolent de bibelots sur les harnachements), en quincaillerie, chez un cordonnier ou un grossiste cuir.

Pour du cuir vraiment pas cher : faites les vides greniers, brocantes, braderies… les magasins comme Emmaüs, l’Abbaye Pierre, les Ressourceries… (même le cuir moisi, preuve qu’il « vit » encore). Ou simplement les encombrants : un salon de cuir, c’est en cuir ! Je me balade toujours avec un cutter et un sac poubelle spécialement pour l’occasion quand je fais les encombrants.

Choix du cuir : les différents cuirs

Tout dépend toujours de ce que l’on veut en faire.

C’est essentiellement du bovidé en France : de la vache ou du bœuf. Tout au moins dans mon coin. Quand on parle de cuir, on parle essentiellement de fleur : la peau avec l’épiderme (la partie extérieur de la peau, ou il y a les poils, c’est la partie plus dur et solide du cuir, le coté lisse et brillant) et le derme (la partie interne de la peau, celle qu’on ne peut voir sans se couper, c’est la partie pelucheuse).

On dit souvent fleur pour l’épiderme et chair pour le derme.

La croûte de cuir : c’est un cuir dont on a enlevé l’épiderme (fleur), il ne reste donc que le derme (chair). C’est donc très fragile. Personnellement je ne m’en sers pas car ça craque, se déchire facilement et s’use très vite.

Le tannage du cuir

Il existe 2 types de cuir : les tannés végétaux et les tannés au chrome (minéral). Il y a aussi les hybrides (semi végétal), mais on va s’en passer…

Les chromés

Il parait que ça se voit sur la tranche coupée fraîchement : on voit un fin liserée brillant bleuté.
Ce sont les cuirs de courroie car il rend le cuir plus résistant, plus souple, meilleur marché et parfaitement étanche. Mais il est préférable de ne pas s’en servir à fleur de peau car il est allergène et peut provoquer des irritations… Donc doubler-le si c’est pour en faire un casque, masque. Pour une armure, tant que vous portez une chemise… par-dessous, c’est rien. D’un autre coté, si vous ne ressentez rien, c’est qu’il n’y a pas de soucis… sachez-le, c’est tout. Remarquez aussi : tannage au chrome, c’est au chrome ! C’est donc polluant et ce type de tannage n’a plus court en Europe. Enfin, ça ne prend aucune patine, ça ne peut ni se bouillir ni se teindre ni se cirer... Sur une armure : à réserver aux pièces d’armures sans forme (comme plaque en gros telle les lames de spallières, d’armure romaine, les écailles…).

Les végétaux

Vous l’aurez compris, ils ont ma préférence et je ne suis pas le seul ! Pour savoir si c’est un cuir végétal : il a une odeur d’écorce d’arbre, il brûle en dégageant une odeur de bouchon, et si vous posez votre pouce humecté de salive sur la fleur (côté lisse), vous devriez y laisser une nette empreinte sombre, preuve que le cuir « boit »…
(Encore que je pense que ce ne sera pas possible sur un cuir siliconé ou vernis mat qui, je pense, doivent avoir un aspect naturel.).
Bref, c’est LE cuir à utiliser pour tout. Le cuir végétal est tanné avec de l'écorce d'arbre, à l'ancienne, c'est très long et ça fait un cuir particulier : qui boit beaucoup, qui se mets bien en forme pour devenir très rigide, qui se teinte bien et qui sent bon.

Le cuir d'ameublement

Communément trouvé sur de vieux canapés de salon, il est fin et souple, c’est donc un cuir à n’utiliser que pour les bourses, les poches d’aumônières et autres sacoches, les chemises… Il est aussi souvent vernis/siliconé, donc imperméable et impossible à teinter.

Différents outils utiles

A : pince à œillets, pour faire de beaux grands trous pour les œillets, les rivets ou pour faire une ceinture, ou carrément des trous décoratifs. Indispensable pour faire des trous réguliers pour passer un lacet, pour une ceinture.
Défaut : on ne peut pas faire de trous à grande distance du bord, pour cela, il faut un Emporte-pièce (en gros, un tuyau aiguisé que l’on frappe avec un marteau).

B : une scie, c’est une scie de menuiserie utilisant une lame très fine, presqu’en forme de ficelle. Pour faire des découpes complexes sur les cuirs rigides. Différentes lames : pour métal, bois, pvc…

C : un « truc pour corset », ça sert à resserrer les lacets de corsage, je m’en sert pour resserrer la couture. C’est plutôt gadget quand on a pas de longs laçages ou de longues coutures accessibles à resserrer.

D : une pince, quand vous n’arrivez pas à retirer l’aiguille, la pince évite les efforts inutiles et les accidents (on force pour passer la ficelle, l’aiguille sort tout à coup et on se la plante dans un doigt, la jambe…). Attention à ne pas l’utiliser sur le chat de l’aiguille.

E : les alènes pour percer le cuir. Différents modèles. Notez celui de gauche : Rougier & Plé et celui de droite : qui a un capuchon à visser : c’est un outil de broderie il me semble, le capuchon servant a enrouler du fil dessous.
J’ai différentes épaisseurs d’aiguille d’alène, ça fait différentes tailles de trous. Un trou plus étroit que le fil rend la couture étanche mais demande alors l’utilisation de la pince pour sortir l’aiguille, c’est le principe.
Une astuce :
Si vous galérer à retirer l’aiguille, refaite les trous, ça fait perdre moins de temps que de devoir forcer l’aiguille à chaque trou.
Limer la pointe pour éviter qu’elle soit ronde mais plutôt triangulaire : le cuir ne se referme pas quand on retire l’alène. Ca c’est si vous voulez éviter d’utiliser la pince pour sortir l’aiguille. C’est le principe des lames triangulaires des dagues et rapières : que la blessure ne se referme pas !
Si ce n’est pas un outil ancien, c’est de l’acier de mauvaise qualité, surtout celui de Rougier&Plé. La pointe s’émousse vite, se tord. Chauffer la lame au rouge et tremper là rapidement dans l’eau, le refroidissement brutal durcit l’acier.
Un clou peut faire l’affaire.

Il existe des alènes plus modernes, avec fil incorporé, pour coudre plus vite. Ca risque d’être mon prochain achat cuir, mais pour l’instant, c’est un outil coûteux inutile.

F : l’abat carre pas très visible sur la photo, c’est un outil pour couper de biais la tranche du cuir (cf. plus loin pour les décos). C’est un outil qui demande de la pratique, ce n’est donc pas un achat utile si vous avez 2 mains gauches !

G : Molettes : 2 utilités : la vraie : faire des pré-trous à intervalles réguliers, si vous voulez une couture parfaitement régulières. Le problème, c’est pas vraiment faisable soi-même comme outil et vu son utilité et le type d’écartement proposé, ça vaut pas la peine d’en acheter un neuf.
Autre utilité : en usage sur toute une surface de cuir, coté derme/croûte, ça attendrit le cuir, comme le fait de piquer sa viande à la fourchette ! Pour attendrir une petite zone, c’est pratique.
C’est plutôt gadget à moins de vouloir une couture imitation machine à coudre.

H : Le fil, cf. les outils pour la couture.

I : les mattoirs/poinçons et autres : un coup de marteau et la forme sur le mattoir s’imprime sur le cuir. Ca sert aussi pour faire les creux dans les motifs en relief avec la technique au cuir humide (ciselé, martelé…). Le gros mattoir, c’est un vieux bout de ferraille (burin rouillé) coupé, j’ai gravé un motif celtique dedans. Bref, les mattoir, on peut très bien en fabriquer soi-même avec n’importe quoi. Il faut juste arrondir les bords pour éviter d’accrocher au cuir et ainsi l’arracher/ le couper.
C’est du gadget pour la décoration.

J : des ciseaux pour couper le fil.

K : rainette, pour faire des rainures le long du cuir. Un simple bâton de crème glacé est suffisant, sinon n’importe quel bout de bois taillé aussi, c’est pourquoi ça ne ressemble à rien sur la photo (cf. plus loin les décos). Donc vraiment pas indispensable.

La mini-perceuse de maquetiste

Avec un flexible pour éviter de devoir tenir la perceuse et se rapprocher d’un simple crayon dans la main. Mon modèle, une top-craft, vendu avec sa mallette et ses accessoires pour 15euros en vente limité à Aldi il y a quelques années. C’est du coup bien moins cher que la Dremel !
Pour creuser le cuir (retirer la fleur) pour faire des motifs décoratifs clairs (à l’inverse de la pyrogravure).

 

 

 

 

Un swivel knife

Pour la technique du ciselage du cuir, c’est un couteau qui a un repose doigt pour appuyer sur le cuir et une lame montée sur un axe rotatif pour suivre les courbes. Un cutter à lame pointue peut faire l’affaire, voir même un tournevis pour ne pas trop entamer le cuir. 

Une tenaille à métaux / à couper la tôle

Il parait que c’est efficace pour découper le cuir bouilli. Les cisailles à cuir, ça existe aussi, justement pour le cuir rigide ! Petit conseil: mettre le côté denté de la cisaille (s’il y en a un) côté croûte plutôt que fleur, ainsi cela ne laissera pas de trace sur le bord de la découpe. Utile uniquement pour le cuir vraiment dur. Une scie à fines dents, c’est bien aussi.

Des gros ciseaux, un cutter, un couteau…

Pour découpez vos pièces de cuirs, pensez que vous découpez du gros carton. Les ciseaux, c’est juste bien pour une légère courbe. Pour des fortes courbes, des motifs, les ciseaux vont marquer le cuir (comme pour le carton !). Aussi pour les détails compliqués, les lignes droites : le cutter, un couteau, c’est mieux. Si vous coupez le long d’une règle, choisissez en une épaisse, pour ne pas glissez dessus la lame et vous coupez un doigt. L’essentiel, c’est une lame neuve/aiguisée tout le temps. Les lames s’usent très vite à la coupe, n’hésitez pas à changer de lame de cutter/ ré aiguiser le couteau pendant la découpe du cuir.
Comme le carton, il faudra faire plusieurs passages sur le cuir en général. Aussi la 1ère coupe, ne forcez pas, elle servira juste à entamer la fleur et dirigera la lame lors du second passage. Attention à ne pas trop forcer et du coup risquer une glissade de la lame n’importe ou sur le cuir ou vos doigts.

Traiter le cuir


Assouplir le cuir
 

Les vieux cuirs / Les cuirs trop secs

Un vieux cuir moisi est une preuve qu’il est récupérable. S’il est franchement vieux, sec et qu’il craquelle par contre, il y a peu de chance de pouvoir le travailler.
Pour assouplir le vieux cuir assez jeunes (disons un cuir qui ne date pas de la 1ère Guerre Mondiale), il suffit de le nourrir : achetez de l’huile de pied de bœuf (à défaut, une graisse d’entretien d’harnachement pour chevaux ou enfin, pour les pauvres, une huile végétal même de cuisine ou une graisse animale, mais le résultat ne sera pas à la même hauteur si c’est un cuir complètement sec et rigide). L’huile de pied de bœuf se trouve chez les grossistes en cuir ou les magasins vendant des articles équestres (ex : Décathlon…).
Prévoyez une bâche au sol, étalez la peau et badigeonnez-là au pinceau. N’ayez pas peur d’en mettre trop. Si le cuir est très sec, il apparaîtra des myriades de petites bulles et l’huile sera bue en 10min. Répétez l’opération si nécessaire. Vous pouvez même la tremper dans un bac pendant au moins une journée ! Mais si le cuir est trop sec, rien n’y fera. Cette méthode rend le cuir plutôt gras. Si vous avez de la fourrure : n’en mettez pas sur la fourrure, il est très difficile de retirer l’huile de pied de bœuf des poils.
Pour un cuir très très vieux : plusieurs heures dans l’eau, lavage au savon glycériné puis graissage (huile de pied de bœuf, c’est le mieux, la graisse venant remplacer l’eau dans le cuir). Si le cuir est cassant, se déchire comme du papier, cette méthode peut s’appliquer aussi, mais attention à ne pas trop manipuler le cuir dans l’eau pour éviter qu’il ne se déchire.
Sur un autre forum (Les guerriers du moyen age) : Un autre gars propose la crème nivea ou n’importe quelle crème pour le corps (il est possible d’en acheter en gros bidons chez les grandes surfaces, Tati, les magasins asiatiques…). L’huile de lin seule, ou un mélange huile de lin/ térébenthine/ graisse de pieds de cochon le tout légèrement chauffé et passé sur le cuir plusieurs fois.

Neuf ou vieux rengraissé / huilé

Vous le pliez, roulez sur lui-même à la main plusieurs fois de suite, c’est la meilleurs des méthodes pour assouplir un cuir : c’est comme une chaussure, il faut marcher avec pour que le cuir s’assouplisse et qu’elle ne fait plus mal au pied.

Neuf ou vieux, on peut le gratter, piquer (petits trous), couper légèrement ou amincir l’épaisseur pour l’assouplir.

Si vous voulez l’humidifier

Ca marche aussi, mais ce sera avec un chiffon humide et surtout pas en le plongeant dans l’eau si c’est le seul traitement. Car le cuir, en séchant, va durcir irrémédiablement s’il a été trop longtemps dans l’eau.
Une technique pour les vieux cuirs consiste à bien humidifier le cuir, le laisser sécher chair contre chair en passant régulièrement (je n’ai pas d’indication de temps) de l’huile de nourriture (ou de pied de boeuf), l’eau favorisant la pénétration de l’huile. Puis assouplir le cuir.

Epaisseur du cuir

On peut amincir un cuir avec une ponceuse à bande, ou avec un outil à lame spécial (gare aux doigts !)…. Cela peut être pratique pour faire de la sangle ou à une zone ou on plie le cuir (garder 1,5mm minimum car en dessous, ça risque d’être trop fragile !), pour lui donner une certaine souplesse.

A propos de la souplesse du cuir

Si vous pouvez vous procurez un produit à base de cire d'abeille comme le "glaco cuir" destiné à conserver la souplesse du cuir et à le protéger contre les craquelages, abusez-en sur toutes ces parties soumises à frictions, tractions, torsions …

Entretien du cuir

C’est comme pour vos chaussures :

  • laissez-le sécher s’il est humide
  • enlevez le gros de la boue ou de la poussière séchée avec une brosse à chaussures
  • lustrez avec un chiffon propre.
  • enfin, repassez une ou deux couches de cire/graisse/huile et conservez le dans un endroit ni trop sec ni trop humide.

NE SURTOUT PAS le faire sécher sur un radiateur, poêle, feu de cheminée ni trop prêt ! Le cuir se déformerait, durcirait et craquerait sous l'effet de la chaleur. (c’est l’équivalent d’une méthode de fabrication du cuir bouilli !).

La graisse animale ou l’huile végétale, jamais l’inverse (encore que l'huile de pied de bœuf, c’est le contraire on dirait !). L’avantage : la vaseline, l’huile de cuisine… ça ne coûte rien et c’est facile à trouver ! Ca c’est pour les puristes fauchés. Après je connais des sauvages qui trempe dans l’huile moteur : pas besoin de l’entretenir pendant des années. Ce n’est pas applicable pour tous les cuirs malheureusement. C’est donc à vous de voir.

Remarque : pour une meilleur pénétration de la cire dans la chair, chauffer un peu la fleur au sèche-cheveux (ou appliquer le cirage ou la cire chaude) pendant que vous étalez le produit. La cire… s’imprègne mieux et plus profond.

Imperméabiliser un cuir

Le graissage/huilage seule, demande de le faire juste avant la pluie et régulièrement. La cire d’abeille naturelle en crème est le plus adapté, encore que la cire d’abeille en bloc (dure) n’est pas toujours évidente à trouver et peut parfois être rejetée petit à petit par le cuir. Mais c’est jolie, brillant, patine le cuir, c’est naturel et est très souvent le produit recommandé par les professionnels (ou tout autre produit à base de cire d’abeille). L’imperméabilisant aérosol est plus pratique, plus efficace mais l’aspect n’est pas aussi joli.
Le GLACO cuir (qui contient 30% de cire d’abeille et teinte le cuir), étalé au chiffon en frottant rigoureusement (5-6 couches, jusqu’à ce qu’il ne pénètre plus) est aussi une bonne solution (l’aspect est plus mat).

Sinon : allez voir les produits d’entretien des cuirs classiques, ça marche très bien aussi, ou demandez au cordonnier le plus adapté à votre cuir. Le mieux, c’est donc un produit à base de cire d’abeille liquide. En gros, c’est de la cire avec un peu d’essence de térébenthine.

Aspect brillant, ciré, vernis, glacé

  • cire/teinture et finit à cuir. Pour le finit à cuir, si vous décidez d’en mettre plusieurs couches, veillez à ce que ce soit bien sec entre chaque couche, sinon, ça fait des grumeaux.
  • pour une finition lisse : avoir un cuir pleine fleur de belle qualité puis : Cirer a la cire d'abeille (tu frottes directement le bloc à peine ramolli au soleil ou bien tu imprègnes un chiffon de cire fondu au sèche cheveux, au four…). Cirer au cirage moderne (cirage "polish" machin) Dans les 2 cas pour que ça brille y’a pas de secret : frotter au chiffon de laine ou bien utiliser des produit d'entretien moderne (ex : une crème incolore "rénovation et protection du cuir" qui fait un fini très lisse et brillant) et le refaire régulièrement...
  • autre solution : prendre du cuir de m… traité (film plastique a chaud sur la fleur) comme quasiment tous les articles en cuir vendu de nos jour (avantage : pas d'entretien)
  • méthode bidasse : le cirage (ou la cire d’abeille) complètement liquide. C’est inflammable donc allumer le pot de cirage, laisser un peu le temps d’avoir une quantité correcte de liquide à mettre sur le chiffon - ou le cuir directement. Etalez en grosse couche. Laissez séchez. Faites briller. Les rangers étaient en « poly mirror » et totalement imperméable pendant une bonne semaine.
  • D'abord de la cire de carnauba (palme, équivalent cire d'abeille) dure, lustrée au chiffon de laine, puis une sorte d'huile à base de cire d'abeille, le GLACO CUIR qui était vendu à Rougier&Plé pendant un temps.
  • Le vernis, ça peut se faire mais l’aspect n’est pas des plus naturelle. Le cuir à vernis existe, ou à défaut un vernis acrylique pour latex. Le vernis empêche aussi la déformation (exemple : une armure d’écailles en cuir type Rohirim, les écailles ont tendance à se courber avec le temps, le vernis permet d’éviter ce problème).
  • Plutôt qu’un chiffon pour faire luire, utilisez un disque coton à polir le métal… c’est l’équivalent d’un chiffon doux aussi.

Nervures et crevasses sur le cuir

  • Pour les éviter, pas de miracle : il faut entretenir le cuir.
  • Pour les nervures et les crevasses, vous pouvez le tremper une dizaine de secondes dans l'eau chaude 50-60°C (attention, c’est une méthode pour faire du cuir bouilli, donc ne laissez pas traîner trop longtemps votre cuir dans l’eau). Posez-le sur une surface lisse et martelez délicatement avec un marteau de chaudronnier à faible bombage (pas de marteau plat!).

Tâches

Le rénovateur pour cuir. Ou cf. teinture/décoloration.

Remarque : le savon glycériné est bon pour laver tout type de peau/cuir.

Le mot de la fin

Je n'ai essentiellement fait qu'un condensé de ce que j'ai lu sur trollcalibur, tout l'honneur en revient aux réels personnes que j'ai simplement reprises, merci donc à eux aussi:
Golum, rach, mémilio, aed, caelias, l'elfe, nicoyas, bazuzeus, calenhamp & quelques autres encore.

Et enfin je remercie personnellement Sheppy pour avoir bosser dur là-dessus parce que cela faisait déjà un long moment qu'il était dessus.

Dernière chose: Aed m'avait aussi fait remarquer que mes ordres de prix sur le cuir étaient trop élevés, plutôt de l'ordre de 70-80euros le m2 et non 100 si je me souviens bien (désolé, j'ai perdu le message et la modif du texte après un crash disk). Mea culpa car c'est au pifomètre que j'ai fait cette évaluation (ben oui, le cuir est vendu à la pièce, faut donc savoir estimer sa taille et sa valeur selon sa forme...).

 

Suite de l'article:

La Bible du Cuir - Part 2/2