La Bible du Cuir - Part.2/2

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Tiksam
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Cet article fait suite à La Bible du Cuir - Part.1/2 et traite cette fois des différentes possibilités de mise en forme et décoration du materiau. On y abordera la couture, mais aussi comment le mettre en forme et le décorer, que ce soit par la gravure, la teinture, ou l'incrustation de pièces décoratives.

La couture

Informations générales

Pour la petite histoire, les cordonniers par le passé, pour avoir une couture parfaitement hermétique faisaient des trous d’un diamètre inférieur à celui du fil. Ils utilisaient des poils de cochon. Le poil est rigide et possède 3 racines, on met donc le fil entre les racines, on « encolle » le tout avec de la pois. Le fil, c’était du fil de lin poissé. La pois permet de mieux pénétrait dans le trou (comme la vaseline !) et en se déposant, bouche le trou.

Riveter/coller ou couture

Coller ne sert qu’à coller une doublure, un ourlet sur un vêtement, un motif décoratif. La colle à tissu peut être employée, il existe de la colle pour cuir, mais à défaut sachez que la colle à cuir, c’est une colle contact néoprène, la colle que tout bon bricoleur possède, donc inutile d’aller en acheter une spéciale.
On peut riveter, c’est moins long mais c’est plus cher : réservez-les pour la décoration plutôt que pour la fixation.
La couture : pour l’armure d’écailles, elles auront plus de mobilité & c’est plus historique. Pour les grandes surfaces, préférez une couture car c’est plus solide qu’un rivetage (tout simplement parce que les forces de tensions qui déchireront le cuir sont répartis sur toutes la longueur de la couture, qui représente une bien plus grande surface qu’un rivetage).

Cuir fin et souple comme le cuir de canapé

Pensez à le renforcer avec du tissu sur les zones fragiles. Pour une chemise par exemple, doubler toutes les coutures avec une bande de tissu.

 

Les outils pour la couture

Paires de ciseaux ou cutter pour couper le cuir

Utilisez toujours une lame neuve, changez si nécessaire, n’ayez pas peur de changer, ça évite de forcer sur la lame qui risque de casser et on perd moins de temps à changer de lame qu’à continuer avec une lame usée. Sur du très gros cuir, il m’arrive de changer la lame tous les 20cm de coupe grossièrement.

Machine à coudre (facultatif)

La plupart du temps, le cuir ne peut se coudre à la machine car il est trop dur. Mais le cuir de salon, lui peut se coudre à la machine à coudre, il faudra peut-être aider la machine à avancer (même si c’est déconseillé).
Ce qu’il faut, c’est une aiguille adaptée (une grosse aiguille à jean ou à jersey par exemple) et du fil doux (le synthétique risque d’être coupant, et comme le cuir est fragile !). Il faut alors faire les plus gros points possibles (sur une machine à coudre, on peut régler l’espacement des points, prenez le plus grand, comme ça, la couture ne risque pas de s’arracher /le fil de couper la couture… Si la machine n’arrive pas à faire avancer le cuir (ou fait des petits points), faite avancer la couture à la main ou piquer manuellement (n’utilisez pas la pédale quoi, histoire que ça tourne à une vitesse adaptée).

Pour la couture à la main

En général, ce sera à la main, et avec une alène pour faire des trous à l’avance. L’aiguille pour cuir n’est pas pointue, donc pas besoin de dé à coudre. Normal, puisque vous faites les trous pour passer l’aiguille à l’avance.

C’est une grande et grosse aiguille, d’environ 0,8mm d’épaisseur avec un grand et gros chat. Mais toute autre grosse aiguille peut faire l’affaire. Dans le rayon mercerie de n’importe quel supermarché, on trouve un assortiment d’aiguilles de toute forme et toute taille pour multiples travaux. C’est un « assortiment pour travaux d’ameublement » qu’on appelle ça il me semble. Prévoyez 2 aiguilles pour pratiquer la couture au point de sellier.

Le fil

Moi j’utilise le fil de lin poissé de chez Rougier&Plé, du fil spécial cordonnier. La pois fait glisser le fil dans le trou et bouche le trou trop grand. Ce n’est pas tout à fait son utilité mais presque. Dans le temps, on pouvait choisir sa couleur de fil : noir, marron, blanc.
La méthode d’Aed pour le cuir bouilli peut s’appliquer sur du fil de lin (3 minutes de trempage au lieu de 3sec) pour donner un fil poissé maison (mais de moindre qualité).
Vous pouvez utiliser tout autre fil assez gros, du moment qu’il ne parait pas coupant dans les mains (un bon critère de choix : le cuir c’est de la peau, si vous avez peur de vous coupez avec le fil, alors la couture du cuir avec pourrait en pâtir de la même manière !).
Le gros fil de cuisine pour saucissonner les gigots ou le poulet, ça peut très bien aller aussi hein !

Une planche de bois mou

Sapin blanc par exemple, pour percer les trous. Il faut une surface dure pour poser le cuir et permettre à l’alène de s’enfoncer mais aussi que l’aiguille ne s’émousse ou ne s’écrase pas une fois qu’elle a traversé le cuir. Une planche de bois mou, c’est donc très bien (assez épaisse quand même un, pour ne pas qu’elle casse ou que l’alène passe à travers aussi.

Le point de sellier

Il existe un tas de points classiques de couture pour tissu. Il y en a des jolies, des pratiques… mais je ne parlerai ici que du point de sellier, le plus utile et qui s’apparente à celui de la machine à coudre. Celui utilisé pour faire les chaussures, les selles pour chevaux…. C’est un point très solide et qui tient tout seul sans devoir faire de nœud, on peut arrêter le travail en cours de route, si quelqu’un tire, la couture tient toujours !

Pour cela il faudra 2 aiguilles, une à chaque extrémité du fil.

Longueur de fil

Faite très grossièrement une approximation de la longueur en suivant la couture que vous allez faire et multipliez par 2,5 (2 aiguilles, 2 coutures : 2 fois plus de fil plus de la marge pour l’épaisseur du cuir).

Comme dit précédemment on fait les trous à l’avance avec une alène sur une planche de bois mou. Si vous prenez votre temps, vous arriverez à faire un intervalle régulier entre chaque trou, donc pas besoin de molette.

L’intervalle

2 à 5 mm selon, c’est au jugé, il faut que le cuir ne se déchire pas, il y a donc un juste milieu entre l’épaisseur du cuir, le diamètre du trou et celui du fil. Pour du gros cuir de 2-3mm peu souple, avec le gros fil poissé de R&P, 4-5mm quand je suis fainéant, mais c’est plutôt 3-4mm en général. Pour du cuir souple, 3-4mm mais pas 5mm car le cuir peut se plier entre les 2 trous quand je ressert le fil, ce n’est pas esthétiquement très beau. Trop fin, il n’y a pas assez de cuir pour éviter le déchirement, surtout si c’est du cuir souple et peu épais.

Pour maintenir les 2 cuirs ensembles lorsque je vais percer les trous, il faut que ces derniers soient alignés. Aussi je perce 2 trous à une extrémité, 2 à l’autre et parfois quelques autres sur le parcours. 2 trous car je passe un fil et fait un nœud à cet endroit.

Pour une aumônière en cul de vilain (c’est le nom), j’en fait 5 : les extrémités puis les points stratégiques des courbes. Puis je fais le reste des trous une fois les nœuds fixés, ainsi les cuirs restent alignés:

On passe le fil dans le 1er trou. De chaque coté du trou on doit avoir la même longueur de fil.
Puis pour chaque trou, on passe les 2 aiguilles. Et ainsi de suite.

Si vous n’arrivez pas à retirer l’aiguille : utilisez la pince (attention à éviter d’écraser voir casser le chat de l’aiguille) ou repasser un coup d’alène pour agrandir les trous.

Au bout, passez si possible les aiguilles entre les 2 épaisseur de cuir et faite un nœud dedans, la couture est alors parfaitement invisible (un coup de marteau léger pour aplatir le tout si il faut).
Sinon, gardez du fil après le nœud et passez à l’aide des aiguille le trop plein de fil dans 2-3 boucles de la couture puis coupez le trop plein de fil, ainsi les fils du nœud ne pendouillent pas. 

Remarque : Le cuir possède une épaisseur, du coup coudre plusieurs épaisseur sur une pièce en volume, en ronde, en bosse et non pas en aplat peut nécessiter d’avoir une pièce plus grande que l’autre ou des trous pour la couture décalés. Je m’explique : un brassard fait de 2 cuirs l’un sur l’autre (pour augmenter l’épaisseur de cuir par exemple), c’est l’équivalent de 2 tuyaux emboîtés. Pour cela, l’un doit avoir un diamètre plus grand que l’autre pour les emboîter. C’est du à l’épaisseur du tuyau.

Et bien avec le cuir, ce sera pareil. Pour faire les trous, ne les faites pas en posant à plat les 2 cuirs mais bien en les posant sur un rondin de bois pour avoir quelque chose de correcte lorsque vous allez percer les trous.

Le cuir « bouilli » & le cuir rigide

Est-il nécessaire de faire du cuir rigide pour une armure ou autre chose ?

Du cuir rigide, ça peut se trouver, c’est du cuir de semelle. Pas besoin de faire ça soi-même. J’en ai acheté un qui tient tout seul à l’horizontal (et c’est une plaque de 40x50cm !), pour justement faire de la semelle de chaussure.
On peut aussi cumuler les épaisseurs de cuir.

  • Pour un fourreau, c’est inutile : un cuir épais fait l’affaire ou un cuir fin sur un mince fourreau en métal ou en bois.
  • Pour une armure d’écailles ? Ce n’est pas vraiment utile, surtout si c’est plutôt une armure lamellaire (cf les armures asiatiques et de l’Europe de l’est). Le seul défaut des armures d’écailles en cuir style Rohirim (Le Seigneur des Anneaux), c’est qu’avec le temps, les écailles se recourbent, même entretenue, il parait qu’il suffit de vernir les écailles pour éviter ça !
  • Pour une Lorica segmentata (armure romaine) ? A la limite les épaule car il faut garder la forme. Et encore, on peut très bien riveter dessous une fine lame de métal pour conserver la forme.
  • Pour reproduire des pièces d’armure équivalente à une armure de plate ? Oui et non. Une pièce bombée, comme une coudière, genouillère, un plastron, si elle est faite en une seule pièce, elle doit être en cuir moulé (« bouilli »). Mais avec une astuce dans la forme et une couture, on peut s’en passer :

Pour le reste des pièces, ce n’est pas utile. On peut aussi tricher en cousant, rivetant une lame de métal, en collant le cuir sur une forme en plastique ou dieu sait quoi d’autre si c’est sous le cuir.

 

Le cuir bouilli, ce n'est qu’un terme hérité du Moyen Age qui constitue aujourd’hui un abus de langage. Faire bouillir notre cuir pour en faire une armure le ferait brûler et le rendrait inutilisable, cassant comme du verre… Pour le GN, il est préférable d’utiliser le terme de cuir moulé.

Le cuir moulé

Le cuir bouilli véritable (immersion dans l’eau, la cire ou l’huile bouillante) demande trop de surface d’un cuir de bonne facture (donc très cher), des moules bi composants, sans compter les presses et les tendeurs car les déformations sont normales à cause de l'irrégularité du cuir. De plus, le temps d’immersion est très dur à juger sans une grande expérience (de l’ordre de 5 à 10sec, 120sec maxi) qui nécessitera beaucoup de temps et d’argent. Enfin, l’immersion provoque des bulles, la technique à l’huile ou la cire implique donc des projections dangereuses en plus d’une possibilité d’inflammation de ces derniers dans la casserole... Bref, le véritable cuir bouilli ne sera pas expliciter ici.

On se contentera d’une méthode actuelle, plus sur et sécuritaire, bref plus trolleuse : le bain marie à 40°C (suffisant pour durcir et mouler le cuir).

Pour le moulage il suffit de le tremper dans l'eau chaude à 40°C (qui ne brûle pas la main) puis de le travailler sur une forme rigide, il a très peu d'élasticité ce qui fait qu'il n'a pas la fâcheuse tendance du cuir bouilli à se déformer. On peut assez facilement réaliser des visages, des torses anatomiques, des épaulières rondes, on peut le graver avec un tournevis en pressant dessus... On peut même le retirer du moule pour le laisser sécher... Une chose encore si on loupe une pièce il suffit de la retremper et de la retravailler.

Choix du cuir

Le cuir chromé ne se prête pas du tout à l’exercice. Le mieux, c’est d’acheter un cuir prévu à cet effet : le "cuir à mouler". C’est un cuir partiellement tanné non dégraissé, il est donc rigide et ce même en fine épaisseur. Il existe en 2 gammes principales: le sans nerfs plus souple, plus facile à travailler et plus régulier; Et celui avec nerfs, plus rigide, plus dur à travailler mais moins cher. Ce cuir est conçu à la base pour les orthopédistes pour faire des semelles orthopédiques, il se présente non teint (il est facile à teindre) puis doit être vernis.

Le prix : (quelle que soit l'épaisseur jusqu'à 2.5mm) une peau coûte en général dans les 130 euros (en Suisse).  Avec une peau on peut faire une demi armure (plastron devant derrière +épaulière+bras +avants bras+guêtres +des chutes pour des accessoires). Notez que le cuir réduit de 3 à 5% selon le tannage en séchant.

Les techniques

Immerger le cuir au bain marie à 40°C (chaud sans être brûlant au toucher, c’est la méthode si on n’a pas de thermomètre : il faut que l’on supporte la chaleur). Noyez le cuir : vous verrez s’échapper une multitude de très fines bulles, preuves que vous avez bien choisi votre cuir.

Un bain de 10 à 15 minutes devrait amplement suffire pour un moulage simple. Pour un masque, plutôt 30 minutes et en prenant la peau de temps à autre entre les doigts pour la faire glisser sur elle-même, chair contre chair, pour retirer les produits de tannage et ainsi l’assouplir.

Vous entendrez peut être parler d’additifs pour ce bain (à ajouter hors du feu pour éviter les accidents) :

  • La cire d’abeille, sensée conserver la souplesse du cuir. La cire d’abeille pure est difficilement accessible d’une part. D’autre part, elle pourrait étanchéifier le cuir en partie, ce qui rendrait sa teinte plus compliquée par la suite (même si les teintures en bouteille sont extrêmement pénétrantes). Certains font un mixte : cire d’abeille 50% / paraffine 50% pour économiser la cire coûteuse. La cire est un remplaçant de l’eau plus efficace pour les cuirs minéraux.
  • La colle à tapisserie, à bois; ou la colle d’os de poisson, de peau de lapin... pour le rendre plus dur. Trop de colle empêchera la teinture de pénétrer uniformément le cuir. C’est une forme d’amidonnage du cuir. Souvenez-vous que ce qui est plus dur est plus cassant. Pour des grèves par exemple il n’est pas souhaitable de trop perdre en souplesse sur ces pièces qui, rappelons-le, sont assez longues et seront exposées à de fortes contraintes et des chocs parfois violents. De plus, tout comme la cire d’abeille, la teinte pourrait être compromise par cet additif.

Dans l’optique de simple mise en forme que nous recherchons, l’eau chaude sera amplement suffisante. Vous pourrez jouer sur la dureté en variant plus ou moins sa température, à vos risques et périls. Plus l’eau est chaude, plus le cuir sera dur. Si l’eau est trop chaude, votre cuir une fois sec, cassera comme du liège au moindre choc.

Le moule sur lequel on travail ne doit pas être poreux. Pour un moule en plâtre, vernissez-le avant (vernis polyuréthane). Sachez enfin que tous les défauts du moule risque de se voir sur le cuir. Le moule est fixé sur une surface lisse et dure (verre, formica, sinon appliquez un vernis polyuréthane par exemple) avec un adhésif double face (comme celui utilisé pour la moquette). Ainsi le cuir ne collera pas à la surface lisse et on pourra démouler sans trop de problème.

Sortez le cuir du bain marie, essorez-le en le tordant légèrement si nécessaire, placez-le entre 2 tissus absorbant et roulez-le comme pour un lainage après lavage. Ainsi, moins humide, le cuir aura moins tendance à glisser sur un moule vernis. Puis mettez en forme sur le moule (le cuir doit ressembler au toucher d’une peau de chamois humide quand c’est un cuir fin et souple). On peut travailler dessus très longtemps avant qu’il ne soit plus assez humidifié.

Attention: le cuir marque facilement, éviter de repousser le cuir avec vos ongles !

Si le moule possède 2 reliefs et un creux, commencez par appliquer le cuir dans le creux puis les reliefs.. Dans le cas d’un masque, il est conseillé de commencer par le nez et de prévoir 1cm de cuir en plus pour faire un rebord (équivalent d’un ourlet pour le tissu) qu’il faudra replier pendant le séchage.

Si le moule possède des reliefs prononcés, prenez le cuir tendu contre un rebord de table, faites des mouvements de va et vient comme pour limer le coin angulaire de la table pour l’assouplir un maximum. (Attention, le cuir a tendance à agir comme un abrasif, évitez donc de le faire sur la table de salon). N’hésitez pas à revenir sur un endroit déjà travaillé si le moule est complexe. Lissez une dernière fois avec les doigts ou un mattoir en goutte pour éviter les effets de peau tendue. Enfin sachez que là ou aura été appliqué l’outil à repousser, le cuir aura un aspect plus patiné.

Après 15-20min, vous pouvez démouler délicatement (c'est encore tiède et humide, mais ça a pris forme). Démouler permettra un séchage plus rapide.

Il peut y avoir un décollage du moule lors du séchage, vu que le cuir réduit (rétrécit). On peut l’aider à se décoller en passant une spatule entre le cuir et le moule mais attention à ne pas marquer ou déchirer. Pincez légèrement les parties décollées à plusieurs reprises, recommencez, soyez ferme mais pas brutal. Si vous avez marquez le cuir au démoulage par la pression des doigts, vous pouvez le remettre sur le moule pendant le séchage.
Laissez ainsi jusqu’à évaporation totale de l’eau, au moins 24h. Le cuir devra être parfaitement sec pour la suite des opérations (teinture, vernissage...)

Pour un moulage complexe (masque), on peut laisser lu cuir sur le moule et pour être sur qu'il prend bien la forme, on peut appliquer une fine couche de colle sur le moule et la surface lisse. Attention: la colle ne doit pas se retrouver malencontreusement sur la fleur, sinon il risque d’y avoir des problèmes de teinture.

Sachez qu’un séchage non uniforme (une tache d’humidité plus longue à sécher) peut provoquer une zone plus claire lors de la teinture. Un coup de sèche-cheveux prolongé peut aider. Une fois sec, vous pouvez recommencer s’il y a eu ratage; Pas de problème, recommencez le bain marie.

Si le cuir craquelle, c’est qu’il a trop cuit.

Après teinture, vous pouvez appliquer du vernis acrylique pour latex (ou encore mieux, un vernis spécial cuir). Une fois vernis, il sera impossible de remodeler le cuir.

Autre technique

Remplacer le bain marie par une cuisson au four. Il faut donc un moule qui supportera le séchage au four. Pour le cuir bouilli au four, il faut le tremper dans l'eau froide ou tiède (à la température de la pièce quoi), aussi cette technique ne peut se réaliser qu'avec un cuir végétal qui boit bien... Comme par ailleurs cette méthode ne déforme pas le cuir, il peut être embossé ou ciselé avant d'être traité (ce qui rend le travail plus facile)...

On mouille donc le cuir (jusqu'à plus soif) dans de l'eau tiède, on le fixe après sur la forme (pour des pièces d'épaules, par exemple), on le met au four entre 50 et 75°C (la température décide de la dureté finale, mais dépasser 75°C met en danger la vie de la pièce...) jusqu'à ce que le cuir soit sec (dépend du cuir, de l'épaisseur, du temps de trempage... faites des essais). N'oubliez pas que le procédé fonce le cuir naturellement.

Il est possible d'accroître un peu la dureté du cuir et beaucoup le rendu visuel en le cirant ensuite (à défaut d'avoir assez de cire pour utiliser la méthode de la cire chaude).

Cuir bouilli méthode Aed

Pour ceux qui veulent vraiment faire compliqué et dangereux: portez un masque, faite attention aux projections pour les brûlures mais aussi parce que cela tache. Notez que l’huile et la cire sont quand même des produits inflammables, prenez les précautions adéquates pour un feu gras (si vous ne voyez pas de quoi je parle, évitez alors cette technique). Aed propose un compromis relativement peu dangereux à mettre en place : huile de lin/cire d’abeille/eau (comme c’est au pifomètre c’est à peu prêt 1l de chaque et 300g de cire) pour obtenir une mayonnaise correcte. Porter le tout à ébullition pour obtenir une sorte d’émulsion, une fois à ce stade, coupez le gaz et trempez votre cuir 2-3secondes. Puis séchage 1 semaine. Frottez le surplus de cire.

Ecailles de cuir bouilli

Parfois, le cuir n’aura pas la même épaisseur, forme après séchage. L'épaisseur du cuir et la proportion de graisse résiduelle bien que celles ci soient négligeables varient d'un bout à l'autre de la peau, c’est donc normal.
Pour éviter cela, découper votre peau en plusieurs portions. Après bain marie de toutes les portions de cuir en même temps, faites-les sécher en les tendant sur une planche de bois et en les maintenant sous une autre avec un gros poids (pour faire l’équivalent d’une presse). Il est préférable que toutes les portions soient faites en même temps.

Non testé

On peut remplacer le bain marie par la cuisson au four, chaque portion de cuir étant gorgée d’eau à température ambiante puis mises sur une plaque à biscuit dans le four, tout le cuir se fera en même temps et sera donc assez homogène en durcissant. Le principal avantage de cette technique pour les armures d'écailles est que, en utilisant un minuteur et une plaque à biscuit, on peut faire une grande quantité d'écailles uniformément... Attention, le cuir cuit est plus sombre, choisissez donc une teinture plus claire.

Découpe du cuir bouilli

S’il est vraiment trop dur à couper au cutter, essayez avec une lame de couteau bien aiguisé (après tout, les outils à lames de bourrelier, c’est des gros couteaux comme pour un boucher). Sinon, une tenaille à découper la tôle (voir pour les riches et chanceux, une tenaille à cuir). Pour une belle "coupe" de vos pièces: couper large (1-2mm de plus) puis ponçage (ponceuse à bande, dremel) pour ajuster parfaitement. Ma proposition (non testée): une scie à fines dents (style scie à métaux) et peut-être derrière un ponçage au papier de verre fin.

Rigidifier le cuir

Sur un cuir moulé ou un cuir normal (souple).

  • On peut le faire avec de la résine époxy (chère). Choisissez la moins liquide pour éviter de tacher la fleur. Appliquez-là coté chair. Après teinture et imperméabilisation à la cire, pour éviter que la résine ne traverse, humidifier le cuir coté chair avec une éponge. Laissez sécher, l’eau ne pourra s’échapper coté fleur, elle restera donc emprisonnée pendant que vous appliquerez la résine coté chair aussi (la résine peut s’appliquer sur une surface humide). Eau et résine ne sont pas miscible, la résine ne suintera pas coté fleur donc. Il est conseillé d’utiliser une colle bi-composant à base d’époxy comme l’araldite. Pour éviter que la résine un peu liquide ne s’écoule et forme des gouttes (comme une peinture ou le latex), récupérer le surplus au pinceau... Accélérez le temps de séchage en exposant la résine au soleil, à la chaleur, retourner régulièrement le moulage en cuir.
  • On peut aussi le faire avec la résine polyester, moins coûteuse. Néanmoins, il faudra mettre une première couche de résine époxy pour éviter d’abîmer le cuir avec la résine polyester plus liquide. On peut renforcer la résine avec de la fibre de verre. Pour un masque, vous pouvez compter 3 épaisseur de polyester+tissu de verre.
  • De manière très légère, le vernis "rigidifie". Une armure d’écaille type Rohirim par exemple (pas en cuir bouilli mais en cuir normal j’entend) a tendance avec le temps à voir ses écailles se courber. Appliquer du vernis permet d’éviter ce problème et pourquoi pas juste coté chair pour que cela ne se voit pas (non testé).
  • Lu sur un site de coutellerie: pour durcir le cuir d’une gaine de couteau ou de pistolet, ils proposaient prioritairement de tremper dans un bain d’eau tiède saturé de bicarbonate de soude, ça se trouve en pharmacie (fonce fortement le cuir). Sinon de passer un durcisseur bois vermoulus de Libéron par exemple (attention, le cuir devient cassant s’il y en a de trop), au rayon des produits pour ébéniste chez Casto-Merlin. Ou des flocons de shellac (c’est de la gomme-laque en France, un vernis pour ébéniste disponible en quincaillerie voir aussi Rougier & Plé…), dilué avec de l’alcool (le plus pur c'est-à-dire le moins d’eau possible dedans) et ça l’imperméabilise.

Habiller l'objet

La touche personnelle maintenant: les petites rien décoratifs qui font toute la différence.

Teinter le cuir

  • Il existe des teintures spéciales pour cuir, c’est très liquide comme de la peinture à vitrail, c’est à base d’alcool pour imprégner et sécher rapidement, c’est ce qu’il y a de plus efficace.

Rappel: le cuir, c’est de la peau. Aussi, les teintures pour cuir qui imprègnent bien vont faire de même sur vos mains: mettez des gants caoutchoucs si vous ne voulez pas rester avec de la teinture sur les doigts pendant des semaines (ça ne part que parce que notre peau se renouvelle !)

  • A défaut, mais sans garanti de réussite, vous pouvez essayé les peintures classiques. Comme la peinture acrylique est une peinture à base d’eau, en général inoffensif et très universelle, vous pouvez appliquer de la peinture acrylique liquide, diluée dans l’alcool pour s’approcher de la teinture pour cuir. Humidifier légèrement le cuir avec un chiffon humide avant le passage de la peinture acrylique peut aider cette dernière à pénétrer.
  • La peinture à l’huile (la glycéro des magasins de bricolage), appliquée très liquide -donc diluée au white spirit- peut s’imprégner. Elle rigidifie le cuir (si vous voulez le durcir, c’est donc une peinture adéquate).
  • Ce qu’utilise plusieurs trolleux du cru: de la peinture sur soie (wako par exemple).
  • Gollum : nous avons utilisé de la teinture liquide achetée chez un grossiste en produit pour cordonniers et autres artisans du cuir. (Catégorie page jaunes : négoce de cuirs et répins). Marque : GRISON. C'est une teinture sans aniline très pénétrante qui s'applique au pinceau. A l'origine, elle sert de sous-couche pour l'application d'une teinture de surface en aérosol, mais elle se suffit largement à elle-même. Les pinceaux quant à eux se nettoient à l'eau chaude et au savon.

L’alcool à brûler va très bien pour diluer ou nettoyer les pinceaux.

 

Pour faire des effets de matières (nuage, ombrage, marbrure…) ou mélanger des couleurs

Appliquez au rouleau en mousse, mouchetez avec un pinceau... avec légèreté surtout, au chiffon, insister sur des zones plus longtemps... et utilisez différentes couleurs harmonieuse (acajou/terre de sienne par exemple). Préférez des teintures à pigments végétaux (pour cuir d’ameublement, en poudre, mélangé à de l’eau et voir même du liant acrylique en plus) car le mixte des teintures minérales donnent des rendus étranges (c’est un problème de miscibilité des différents produits minéraux-minéraux ou minéraux-végétaux).

Attention: teinter alors qu’il y a encore des taches d’humidité lorsque vous l’avez humidifié fera une tache! Vous pouvez vous amusez à le faire exprès aussi, ou mettre des sels pour faire piqueter la teinture (créez des phénomènes d’absorption ou de rejet de la teinture)... Toutes les techniques de peintures classiques peuvent avoir une application ici.


Quelques règles qui s’applique au cuir

  • Humidifier légèrement le cuir avec une éponge humide avant teinture, si l’eau est uniformément étalée, permet d’obtenir une teinture unie sur une grande surface de peau.
  • Une fois teinté, on ne peut appliquer une couleur plus clair au dessus, juste une autre plus foncée et les couleurs vont s’additionner de toute manière.
  • Appliquer des couches successives fonce la couleur mais aussi harmonise celle-ci s’il y a des nuances.
  • Comme pour le tissu, la peinture a tendance à s’étaler, les bords sont flous. Aussi, un trait de bic noir entre 2 couleurs permet de cacher le défaut. Comme le cuir peut se graver, un coup de fraise ou de pyrograveur aura la même utilité : obtenir des bords francs entre les couleurs. Le mieux reste quand même la pyrogravure, car la brûlure du cuir est sur d’empêcher la diffusion.
  • Méthodes expérimentales non testées: mettre de la cire ou de l’huile (ou de la drawinggum, du latex) pour empêcher que la teinture se diffuse à cet endroit ou mouiller le cuir et passer un coup de stylo bille sans encre pour « creuser » le cuir et empêcher la diffusion.


Harmoniser une teinture

  • Comme dit précédemment, on peut appliquer plusieurs couches.
  • Le rénovateur pour cuir (aérosol) aide à uniformiser la teinte, à l'étaler, donc peut fonctionner.


Fixer la teinture

  • liant acrylique
  • vernis acrylique pour latex
  • coelan
  • Il doit y avoir d'autres produits spéciaux


Décolorer le cuir

  • Frotter un cuir au papier de verre doux peut l’éclaircir (mais vous entamez la fleur).
  • Décoloration à l'acétone : prendre un chiffon doux -de coton par exemple- et imbibez le d'acétone. Tamponnez le cuir délicatement, puis frottez sans appuyer en cercles concentriques. Petit à petit, si vous avez un cuir comme le mien (végétal, sans traitement plastique), vous verrez apparaître le cuir à l'état naturel sous la couche teinte. Ensuite, cirez avec un cirage à chaussure un ton plus élevé pour obtenir une patine.
  • la térébenthine fonctionne aussi.


Aspect brillant, ciré, vernis, glacé

Voir le chapitre "entretien du cuir", dans la première partie de cet article.

  • On peut le créer artificiellement avec de la pâte métallisée (effleurez légèrement le cuir suffit), ce sont les mêmes produits qui servent à raviver les moulures des cadres (ça existe aussi en aérosol).
  • On peut aussi appliquer une colle spéciale comportant une charge de particules métalliques brillantes.
  • Les cires d’antiquaires fonctionnent aussi semble-t-il.


Vieillir le cuir / patine

  • Vous le tamponnez au sopalin (papier absorbant) et huile de tournesol.
  • Versez du café ou du thé sur le cuir...
  • Certaines crèmes hydratantes (les plus bourrines sont les crèmes pour les mains) bronzent pas mal le cuir. La crème Nivea marche aussi, le bronzage est uniforme, elle patine le cuir et lui donne un aspect vieillit


Décoration du cuir

Bords des cuirs

Pour affiner les bords du cuir après la découpe aux ciseaux qui peut parfois faire onduler la tranche, vous pouvez tremper les bords dans l'eau chaude et les passer sur une planche comme si vous les ponciez en longueur... puis pourquoi pas aussi faire un mouvement de limage pour arrondir le bord.

On peut arrondir aussi en martelant les bords comme pour du métal (maillet doux légèrement bombé: à bois, caoutchouc), en ayant humidifié...

L’abat carre permet de donner un angle de coin ou arrondi au cuir, c’est esthétique et utile. Abat carrer les bords empêche qu'ils s'éliment trop vite et rend les pièces d'armure plus confortables. Ce dernier point est surtout vrai pour les pièces portées à même la peau ou aux poignets par exemple. C’est un outil qui demande de l’entraînement pour que ce soit régulier.

Astuce pour débutant: utilisez un cutter et entamer légèrement la fleur, lorsque vous passerez un coup d’abat carre, la coupe préalable va le diriger. Si vous faites cela, vous pouvez très bien ensuite passez un coup de cutter incliné pour obtenir le même résultat sans avoir d’abat carre chez vous. Dans la mesure ou de toute façon, l’abat carre nécessite de l’entraînement pour une coupe régulière!

Après passage à l’abat carre, papier de verre très fin pour rattraper les défauts (surtout pas sur la fleur sinon ça esquinte tout). Pour les peluches, on peut encore passer un coup de rasoir (rasoir pour homme, ça marche aussi!) ou parfois simplement teindre la tranche.

Sur cuir "bouilli", on peut tenter l’abat carre avec la pince à découper la tôle quand on a de la pratique.

On peut aussi peaufiner l’abat carre en passant un coup de roulette en plastique sur le coin de cuir préalablement humidifié, la friction "brûle" le cuir et lui donne un bel aspect "verni".

On peut aussi teinter le bord du cuir avec un coup de marqueur indélébile noir, c’est suffisant. Sinon de la peinture appliquée au chiffon avec pas trop de peinture évite les débordements. J’ai vu un artisan faire ça avec un coton tige même.

On peut ajouter une rainure/gouttière tout le long des bords des cuirs (sur un cuir souple, ça devient difficile, humidifier légèrement le cuir au chiffon marque mieux).

Il y a un outil pour : c’est la reinette, ça possède d’autre nom. Il y en a des réglables: on peut ainsi choisir à quelle distance du bord faire sa rainure. Le principe est simple, on passe plusieurs fois dessus: ça chauffe le cuir en l’enfonçant, il garde alors la forme sans autre traitement.

La version simple de cet outil est un bout de bois. On arrondi la "lame" qui va creuser la rainure pour éviter de déchirer le cuir et voilà! Dans le commerce, c’est un peu comme une spatule de bois pour sculpteur avec plusieurs tranchées dedans, comme des coups de scie. Une "lame" s’applique contre le bord du cuir, pour garder la distance et une "lame" se pose sur le cuir, c’est elle qui va creuser la rainure.

Donc un bout de bois, un coup de scie de l’épaisseur que l’on veut pour faire l’espace entre le bord du cuir et la rainure, un autre pour former la lame, un coup de lime pour arrondir le tout et vous venez de vous faire une reinette en bois pour 0 euros!

Notez que 3 bâtons de skis/esquimaux/crèmes glacées font l’affaire, maintenus ensembles fermement vous avez un bâton contre le bord du cuir, un bâton pour faire l’espacement et un bâton pour faire la lame. De plus, un bâton seul dans la main peut suivre des courbes et autres formes que les reinettes ne peuvent suivre.

 

Graver le cuir

Attention le cuir marque, donc toute erreur peut devenir fatale. Appliquez vous!


Travail préparatoire

Décalquez un motif sur papier calque pour la pyrogravure ou l’imprimer sur une feuille de papier pour la mini perceuse.

Soit vous posez la feuille et la maintenez tant bien que mal, soit le cuir tient le coup en collant (juste les 4 coins de la feuille par exemple) la feuille avec de la colle à papier (stick UHU par exemple). Sur le métal, on peut entièrement encoller la feuille.

Le crayon de bois ne marque pas bien le cuir, prenez donc un 2B minimum, le plus gras possible. Appuyez assez fort (sans déchirer la feuille) comme ça au pire, vous avez la forme légèrement incrusté dans le cuir. Retirez le papier.Repassez au stylo si besoin est.

Et voilà, le motif est prêt à être gravé.

Autre méthode : humidifier le cuir au chiffon, retracer le motif au stylo bille, assez fort, le cuir marque en général.

Vérifiez toujours que tout le motif a été reproduit avant de détacher, retirer la feuille de transfert car il manque souvent un trait par ci par là oublié ou qui s’efface. 

 

Creuser (gravage) / écraser (ciselage, repoussage)

L'écrasage ne peut pas vraiment se faire sur un cuir souple. On comprend très bien qu’écraser ne tient pas vraiment la forme sur un souple, vu qu’il aura tendance à reprendre sa forme, mais creuser (à la fraise de mini perceuse) un cuir souple a un problème, c’est qu’il y a effilochage sur les bords de l’épiderme creusé. Pour un cuir souple, le mieux, c’est la pyrogravure.

Pour un motif simple

Le bâton de crème glacé pour faire une rainure peut re-servir pour faire, non pas une rainure, mais un motif.

Pour une rainure très fine, un tournevis qu’on a élimé marche bien aussi.

Pour un motif complexe

La pyrogravure - pour les cuirs souples ou rigides

Pas trop chaud pour éviter de brûler le cuir et passer au travers s’il est fin! (En plus ça le fragilise, il peut se déchirer si trop profond au niveau de la brûlure). Si vous n’avez pas de thermostat, faites-le dehors ou avec un ventilo dessus, ça va le baisser en température.

De toute façon, avec les odeurs, vous aurez sûrement envie de le faire de vous-même l’aération. Portez un masque, les cuirs vernis, siliconés et tout ça, ça peut engendré des vapeurs très désagréables pour les muqueuses, voir des lunettes si ça irrite les yeux, on ne sait jamais.

Choisissez une pointe arrondie pour éviter d’accrocher le cuir (vous avancez avec la main et la pointe heurte un défaut du cuir, la pointe se coince et fait un trou ou reste trop longtemps et brûle le cuir).

C’est délicat : il faut le faire avec souplesse pour ne brûler qu’une fine couche, juste le derme en surface.

A tenter (non testé): humidifier le cuir avant, pour être sur de ne pas le brûler trop fort ou trop profondément.


La mini perceuse de maquettiste - pour cuirs rigides

Certains cuirs souples acceptent les fraisages, mais pas tous; Faites un essai avant. Dremel est la référence en France, la plus facile à trouver (en magasins de bricolage), mais reste chère (cf. les outils à ce propos).

Avec une fraise adaptée, on creuse le cuir: on retire simplement l’épiderme du cuir en surface, le derme plus profond étant clair, le motif est parfaitement visible en général.

Voici 3 types de fraises que j’utilise. Ce sont les tailles minimum que j’ai trouvé à Castorama/ Leroy-Merlin:

  • A et C sont des formes avec des rugosité, faisant penser à du papier de verre en quelque sorte. Pour le cuir, c’est parfait. Surtout la C car l’extrémité est bien plus fine que la version boule (modèle A).
  • La B, ce sont des lames arrondies sur un axe central, ça a tendance à déchiqueter le cuir, mais parfois ça marche. Je l’utilise essentiellement pour graver le métal de la même manière. 

Vérifiez de temps à autre que le pyrograveur ou la fraise ne soient pas sale et qu'aucuns débris ne collent sur l’extrémité.


Accentuer le motif

Marqueur noir, stylo à peinture (les stylo à encre doré, argenté existe en version non pas à encre pour papier mais à peinture tout support) trouvé en papeterie... dans les rainures. Comme avant, un coup de vernis quelconque pour qu’il dure un peu plus longtemps dans le temps (un vernis très liquide et pas très agressif). Mais ce vernis, soit il est spécial cuir et vous en mettez sur tout le cuir, soit vous l’appliquez au pinceau, liquide juste pour qu’il coule dans la rainure.

Il existe des teintures de "fond" qui vont se jeter dans les gravures pour les rendre plus foncées et il y en a qui font le contraire (elles laissent le fond des gravures claires et assombrissent la surface). En fait, en plus de la texture de ces teintures, la technique pour les appliquer varie.

  • Pour une teinture de fond, on applique la teinture sur le cuir et on la retire au chiffon.
  • Pour une teinture de surface, on applique la teinture sur le chiffon et on l'étend ensuite sur le cuir...

Aussi, utiliser différentes teintures en fonction des reliefs peut donner un semblant d'effet dimensionnel, sur le cuir martelé par exemple.

 

Marteler, ciseler, repousser, embosser le cuir

  • Ici j’ai coupé au cutter les bords du phoenix
  • Le cercle autour, c’est juste écrasé avec un tournevis
  • Pour le centre, j’ai écrasé par martelage avec une tête de clou sans humidifier sur un cuir souple : c’est pas génial mais ça marche

Notez que le martelage assombrit le cuir naturellement. Il est conseillé d’utiliser du cuir végétal partiellement dégraissé. Le chromé ne fonctionne pas avec cette technique.

Non testé : chauffer le cuir pour le durcir pourrait permettre de garder la forme sur un cuir souple, chromé ? Faite un essai avant pour voir ce que cela peut donner sur votre cuir.

Cette technique qui consiste à humidifier le cuir à l’aide d’un chiffon mouillé (ça évite qu’il se déchire, aussi remouiller régulièrement si vous travaillez longtemps). Ca marche bien quand on attend que l’eau a été absorbée par le cuir. Puis à écraser le cuir autour du motif pour que ce dernier ressorte en relief. Le cuir en séchant garde la forme.
Une fois le dessin reproduit, on peut repasser les traits une 2ème fois avec un stylo bille qui n’a plus d’encre pour bien marquer les contours du dessin.

Etape importante mais non obligatoire : délimiter les contours à l’aide d’un swivel knife (un cutter adapté en gros, donc un simple outil avec une lame fine peut faire l’affaire). L’avantage du swivel knife, c’est que la lame pivote, c’est donc mieux adapté pour suivre des courbes. Il faut couper l’épiderme en gros et surtout ne pas aller trop profond, ça sert juste à ce que les contours soient bien marqués.

Mais sachez qu’un tournevis, c’est bien aussi, sans couper l’épiderme, c’est un peu moins net, mais donne un résultat intermédiaire, comme pour le phoenix ci-dessus.

Personnellement, je trouve que découper le cuir est une étape qui rend le travail difficile pour avoir un joli rendu, aussi laissez tomber cette étape si vous êtes débutant, cela risque d’être pire que mieux.

Dernière étape, on martèle avec un matoir à tête incliné pour donner du relief. L’inclinaison du mattoir permet de donner un sens au relief.

Un burin, une tête de clou arrondi, ça marche aussi. L’arrondi permet d’éviter le déchirement de l’épiderme lors de l’écrasement. Le martelage fonce le cuir au niveau de l’écrasement. Vous pouvez encore accentuer le relief/motif en teintant en plus sombre le cuir écrasé ou colorer le motif en relief.

Notez: certains cuirs humidifiés marquent très bien sans avoir besoin d’être martelé, une pression avec le pouce suffit D’autres nécessiteront l’écrasement par mattoir + marteau. Faites des essais.

 

Pour plus de détails cf l'article de Xarkhan:

Le martelage-repoussage du cuir


Pierreries, boutons, bijoux, rivets

Pour les pierres

Préférez la couture plutôt que la colle seule (ou un mixte des 2).

  • La colle seule: colle spéciale cuir ou colle contact néoprène (la liquide peut être bue par le cuir et peut s’appliquer au pinceau en petite quantité, c’est donc plus pratique pour le travail minutieux). La colle seule ne dure pas dans le temps à cause des mouvements du cuir (il est souple, se déforme... bref la surface encollé va avoir du mal à tenir à la longue).
  • Choisissez une pierre assez plate et plus grande que ce que vous voulez, car une fois encapuchonné dans le cuir, on ne la voit plus entière.

Les boutons

C’est décoratifs; Les boucles, les anneaux, les rivets aussi.

 

Pour un armure cloutée

  • Il est préférable de renforcer le cuir avec un tissu solide (toile, jean...) si vous utilisez des clous à 3 griffes, des attaches parisiennes ou ce genre de chose pour éviter que les griffes déchirent le cuir.
  • Pour les rivets à marteler en 2 pièces, pas vraiment besoin de renfort si la tête et la base sont de grande surface.
  • Une rondelle derrière le cuir s’impose pour les rivets à marteler en 1 pièce (c’est la tige que l’on écrase pour former une base, le même principe que le rivet pop en gros). Pour des raisons évidentes, le martelage du métal va élargir le trou ou amincir le cuir, ça tiendra difficilement.
  • Préférez un rivet plein en cuivre ou en laiton, c’est plus facile qu’un rivet en acier. Si vous utilisez celui en acier, pour travailler plus facilement, vous pouvez utilisez la méthode du recuit pour "mollir" l’acier.

Posez un rivet

Souvent on utilise un rivet tubulaire à marteler en 2 pièces. Il faut savoir une chose: le cuir, c’est comme le tissu, c’est mou, ça bouge. Aussi quand vous allez marteler, le rivet aura tendance à se plier de travers. Pour éviter ça: travailler bien à plat, sur une surface dure (plat de l’étau, plaque de fonte...), le cuir tenu fermement contre la surface dure si possible.

Le cuir fait un mouvement de ressort, si la surface sur laquelle vous marteler fait de même (le bois de la table, aussi dur soit-il est mou et élastique quand même), le pied du rivet bouge pendant le martelage, c’est donc la fin des haricots.

Si vous ratez le rivet, la technique de la perceuse pour retirer le rivet fonctionne aussi, mais allez-y doucement car le trou va grandir et le cuir pourrait aussi se prendre dans la mèche ou le rivet et s’arracher. Quand j’ai peur d’arracher le cuir (exemple: un rivet sur du cuir de salon), je ne perce pas entièrement, juste de quoi entamer la base du pied du rivet, puis avec une pince je tire sur la base jusqu’à ce qu’elle s’arrache du pied.

Le perfectionniste utilisera un matoir pour éviter d’aplatir la tête ronde du rivet.


Couture & Laçage

Couture ou laçage décoratif

Une couture ou un laçage en croix, c’est toujours joli. Choisir une couleur bien apparente peut être très décoratif.

Une couture peut avoir une forme décorative, on peut alors choisir un fil bien visible exprès. Elle peut aussi remplacer la gouttière/rainure sur les bords fait à la rainette. Sur un sac à main actuel, vous avez souvent une couture le long du bord qui ne sert qu’à faire joli!

Elastique de mercerie

Certaines formes d’élastiques de mercerie (recouvert de tissu élastique) peuvent très bien passer pour du lacet, ça évite de devoir à chaque fois défaire le nœud et quelques passage dans les trous (comme pour une chaussure) pour faire et défaire la pièce d’armure... (exemple: la protection d’avant-bras).

A propos des lacets de cuir

Je trouve que les lacets en cuir (à section ronde ou carré) ne tiennent pas les nœuds, ils se déserrent d’eux même. Bref je préfère les lacets en coton, ils tiennent bien mieux les nœuds. De plus, ils existent aussi des lacets coton (ou autre) cirés noir, qui ont un aspect de lacet rond de cuir et qui tiennent mieux les nœuds.

Si toutefois vous voulez du lacet de cuir: j’avoue pour le lacet à section ronde, aucune idée pour comment faire, il faut donc se résigner à l’acheter.

Pour le lacet à section carré, faites-le vous-même, c’est moins cher. L’outil pour le faire : un abat carre maison mais au lieu d’un bout de bois qui fait la gouttière, mettez une lame de cutter et voilà, vous avez un magnifique outil à faire du lacet. Sinon, l’outil par lui-même ne coûte pas cher.

Dans une pièce de cuir de 40x40cm, on peut faire jusqu’à 20m de lacet. Si vous voulez du lacet très long: découpez en spirale dans le cuir (vous savez comme pour un concours de "l’épluchure la plus longue").

 

Exemples de réalisations pas à pas:

Aumonières

Sacoche

 

Pour s'instruire un peu plus, quelques liens

Vous avez des tas de sites de vendeurs pleins d'infos et de vidéos, vous avez  aussi des forums., on trouve aussi un tas de chose sur youtube, dailymotion... enfin bref, pour se perfectionner, il y a encore beaucoup à découvrir.

En voici quelques uns:

 

Forum sur le cuir: cuir création

Les vidéos de TandyLeather: Tandy Leather EU 

Outils Loisirs présente le B.A. BA et des vidéos: Outils Loisirs 

Leur forum: forum outils loisirs 

Vidéos d'apprentissage de Déco Cuir sur youtube: Déco Cuir 

Leur blog: Blog Déco Cuir 

Tutoriel de CréaCuir: Créa Cuir 

Eden Esprit cuir (l'article du repoussage/martelage vient de lui) : Esprit Cuir 

bomber-marc
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Commentaires faits à l'époque de l'ancien site :

par talburg: 08 Août 2005 - 20:54

Excellent! Beaucoup d'info très pratiques et joli travail.

Personnellement pour avoir des fils ronds et solides, je tresse à quatre fils, ça fait rond. Découpe de fils de cuir dans du cuir de canapé de la longeur désirée, puis mettre deux fils en cuir (très fins) et pour consolider les tresser avec du fil de chanvre acheté dans n'importe quel magasin de bricolage.

 

par Théobasilophobe: 02 Oct 2005 - 23:19

Bon, rien à redire! Bravo! Bô!

Un truc toutefois : si vous voulez rénover des vieux cuirs craquelés bien cassants et irrécupérables de premier abord, je vous conseille la crême Iris. J'ai comme ça un ceinturon d'officier français modèle 1916 rattrappé pour 10 francs dans une brocante il y a huit ans, qui est souple comme du cuir de fauteuil neuf, mais en gardant sa patine! Résultat garanti! Celà dit, le problème c'est l'imperméabilisation: faut se méfier de la flotte comme de la peste; à ne pas conseiller donc aux amateurs de cache-poussière. Ou alors faut cirer, mais là, on perd de la souplesse.

Pour travailler à l'Iris, un seul secret, une seule technique: la tendresse. Vous prenez votre vieux cuir, vous prenez de la crême et vous massez. C'est une question de feeling.

Bô boulot, Tiksam! Des FT comme ça, j'en redemande!

Mannaz
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Une petite astuce pour décorer le cuir: l'effaceur. Et oui ça peut paraître étrange mais si vous repassez plusieurs fois un motifs avec un effaceur pour stylo-plume, vous verrez que le motif se dessinera d'un couleur plus foncée que la couleur originelle. :-)

 

Arphyss
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avant ou après avoir teinté le cuir ?

Mannaz
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Les fois ou je l'ai fait, le cuir était déjà teinté :)

Arphyss
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Bon à savoir, merci !

limace
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Bien le bonjour,

Je suis à deux petits doigts de me lancer dans le travail du cuir. Plus j’en lis plus j’ai envie de m’y mettre. Je dois dire que les deux volets de la bible du cuir sont très bien fichu, très clairs et abordables au profane que je suis. Cependant, il n’est pas toujours évident de savoir par où commencer. Bien entendu, j’ai envie de faire pleins de belles choses en cuir, des armures, des sacs, des bracelets, de petits accessoires pour mon fiston, etc… mais les pieds sur terre toutefois, commençons soft. J’aimerais donc m’y mettre gentiment en réalisant de petites choses histoire de bien me familiariser car jusqu’ici je n’ai pas vraiment touché au cuir autrement qu’en enfilant ma veste.

En gros, si un bonne âme est passé par là peut-être pourrait-elle (il?) répondre à mes quelques questions:

• Pour débuter j’ai vu sur le net quelques kit avec outils, patrons et cuir. Typiquement celui-ci par exemple:
http://www.decocuir.com/PBSCProduct.asp?ItmID=12993049
Est-ce que vous recommanderiez de débuter avec quelque chose de ce type pour tâter le terrain, où plutôt d’acheter les éléments séparément et de suivre un tuto ?

• Comment vous y prenez vous pour vous fournir en outils et cuir ? Existe-t-il un magasin ou faut-il passer uniquement par le net ? ça me paraît difficile d’évaluer quoi acheter sans voir et recevoir des conseils. Etant résidant de la suisse romande je n’ai pas l’impression qu’il ait beaucoup d’échoppe à cuir dans le coin ?

• J’imagine qu’une bonne partie d’entre vous artisans du cuir pour GN, avez appris sur la tas et grâce à votre débrouillardise; je serais curieux de savoir comment vous vous y êtes pris au début.

Merci d’avance pour votre aide précieuse,

briareos
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il y a un post dédié aux adresse pour trouver du cuir, mai aussi les outils et accessoires nécessaire

http://www.trollcalibur.com/node/728

limace
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Merci beaucoup de ta réponse, je vais aller faire un tour par ce post.

bomber-marc
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Etant résidant de la suisse romande je n’ai pas l’impression qu’il ait beaucoup d’échoppe à cuir dans le coin ?

Tu as un vendeur de cuir sur Lausanne, un peu au-dessus de la gare, où se fournissent la plupart des vaudois. Tu as aussi un vendeur de cuir dans la zone industrielle des Vernets, à Genève (Küpfer).

Pour ce qui est du matériel, tu peux te fournir chez Tinguely à Genève, sinon tu as des sites de vente de matos en Suisse (mais je sais plus le nom exact).

 

Si tu veux trouver des gens pour en discuter en live, beaucoup de GNistes du coin vont se retrouver ce soir sur Lausanne pour boire un verre:

http://gnisteboiteux.jdrforum.com/t218-binouse-gniste-le-17-avril-dans-un-nouveau-bar-ludique-a-lausanne

Sinon tu as le forum ci-dessus qui est utilisé sporadiquement par un peu toutes les associations du coin; Et si tu as besoin je peux te donner plus de détails sur où trouver quelle association (Genève, Morges, etc).

mkrec
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bonjour,

merci pour cette mine d'info, très instructive pour un débutant

pour ma part, j'aurai une question, à laquelle je n'ai pas trouvé de réponse encore :

comment peindre du cuir metallisé (peint?) pour lui donner un aspect laiton vieilli. J'imagine qu'on peut utiliser l'aspect metallique déjà présent, mais je ne sais pas quel produit utiliser

je voudrais faire la même couleur pour les parties en metal aussi (plaque, ressort et attache) mais ça devrait être plus simple

voici l'objet de mon questionnement :

https://drive.google.com/file/d/0B29bfqyXseCkZjdzTTRINDBwYUE/edit?usp=sharing

merci d'avance ! :)

 

sinon, pour trouver du cuir ancien, les magasins de surplus militaires vendent parfois des lots de lanières en cuir avec boucles (genre 20€ les 10) plus ou moins vieilles, mais en bon état