Imitation bois
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Une rondache qui ressemble à une rondache et pas à un couvercle de poubelle vous tente ? Alors voici comment transformer un simple tapis de sol en une imitation quasi parfaite de bois. Methode indispensable pour tout ce qui est boucliers, coffres, batons, manches divers ...
Avertissement
Avant de mettre en pratique cette technique sur une grande surface de mousse faites préalablement des tests sur des chutes avant de vous lancer. Cela vous permettra de voir quelles sont les réactions de votre mousse à la chaleur. La qualité de la mousse (elle ne brule pas mais se déforme, ne dégage pas de fumées, laisse passer le fer avec régularité) est essentielle à la réussite de votre "bois".
Méme si la mousse n'a pas l'air de dégager de fumée, travaillez dans un local bien aéré.
Matière première et outillage
- De la mousse thermoformable à celulles fermées en épaisseur de 5mm minimum. Plastazote ou tapis de sol quasi exclusivement. Caoutchouc, mousse de latex, polystiréne, mousse à coussins sont à exclure.
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un fer à souder avec une panne fine et longue. (La panne est la pointe du fer a souder, elles sont interchangeables et peuvent s'acheter à part).
Exclure les pointes de pistolets à colle ou les fers souder à fil comme ci dessous
Le fer à fil élargira trop le sillon quand vous tournerez, et le pistolet à colle fera des sillons en V avec un rapport profondeur/largeur assez faible. Les sillons en V se combleront assez vite au moment du latexage, aténuant le relief et l'aspect bois. - De la peinture acrylique noire et marron clair
- De l'encre couleur noisette
- Du latex liquide
- Un pinceau
- Une éponge humide qui sert à nettoyer la panne en cours de travail
- Eventuellement de la néopréne liquide
La victoire de l'esprit sur la matiére: Vous étes le bois
Méme si vous voulez recouvrir un manche d'arme, le mieux est encore de travailler à plat puis de coller votre "bois" ensuite. 5mm ou 10mm sont de bonnes épaisseurs, la mousse se tord facilement au moment de l'encoller sur des surfaces non planes et reste assez épaisse pour pouvoir faire une gravure correcte. Tenez compte de cette épaisseur suplémentaire au moment de la conception de votre objet.
Vous pouvez travailler directement sur de la gaine en mousse type Hutchinson pour les manches, mais souvent ces gaines réagissent moins bien au fer et on ne visualise pas auss bien l'effet d'ensemble que sur une plaque de plastazote.
Un bois artificiel raté provient le plus souvent d'un motif à l'aspect peu naturel. N'hesitez pas à faire des essais au crayon sur du papier, puis au fer a souder sur une chute de mousse pour vérifier l'aspect de votre motif. Aidez vous d'une photo de planche pour bien visualiser ce que vous voulez obtenir. Si vous craignez vraiment de graver votre mousse à main levée, dessinez votre motif au feutre indélibile à pointe fine sur la mousse.
Gardez à l'esprit que le bois prend son allure générale au fil du temps, naturellement. Si vous dérapez, déviez plus que prévu de votre trajectoire, elargissez trop un sillon, utilisez cette erreur comme un élément que vous devez insérer dans votre motif.
Pour avoir des planches, découpez et gravez chaque planche de mousse séparement. Pensez à découper les bords avec un biais pour que l'effet planche soit encore visible aprés le latexage il faut qu'elles soient légérement disjointes une fois bord à bord..
Maitrise de soi: le fer à souder est un prolongement de votre corps
Vous avez choisi la mousse et vous connaissez ses réactions, votre fer à souder est bien chaud, sa panne est propre. Vous allez enfin pouvoir graver les deux faces de votre pavois de 140 sur 90.
Un impératif: garder le fer a souder perpendiculaire à la plaque de mousse. Si vous penchez trop le fer a souder sur coté, votre sillon s'élargira beaucoup et l'erreur sera quasi irrécuperrable. En revanche l'inclinaison dans le sens du sillon a peu d'importance.Partez du haut de la plaque pour descendre vers vous.
Important
L'écart entre les sillons doit étre en moyenne équivalent à leur largeur.
Trop rapprochés, l'effet sera "fouillis". Trop espacés, ça fera "faux". Mais la aussi il faut savoir étre irrégulier. Sur un vrai bois le fil aura tendance à se resserrer à proximité de défauts comme les noeuds. Imitez la nature.
Sans trop appuyer sur le fer, il faut que les sillons soient tout de même assez larges et profonds. La raison en est simple, une fois la gravure finie, vous allez latexer. Liquide, le latex aura tendance à combler les sillons . Au bout de dix couches si la gravure n'a pas été assez profonde, vous aurez une surface plane marron et plus aucun effet "bois". Ne cherchez pas non plus à avoir des sillons lisses. L'effet est meilleur une fois latexé et peint si vous gardez votre sillon brut.
Avec une seule panne vous pouvez jouer sur la largeur des sillons. En tirant le fer vers vous plus ou moins vite vous chauffez plus ou moins la mousse. Plus vous passez le fer lentement, plus le sillon s'élargira.
En cas de grosse erreur, on peut se rattraper. Soit en créant un noeud, soit en augmentant le défaut pour en faire une entaille comme si le bois avait prit un coup de lame.
N'oubliez pas que votre surface de travail est censée étre une planche découpée dans un tronc. Faites donc vos sillons de bord à bord. Faites les aussi là où vous comptez rajouter un ornement par dessus. L'illusion à la jonction n'en sera que meilleure une fois l'objet fini.
Il faut étre patient et régulier. Un fer tiré trop rapidement déchirera la mousse, trop lentement il élargira et creusera le sillon. Nettoyez la panne de temps à autre en la frottant sur l'éponge humide.
Transcender son existence: Le latexage et la peinture
Ca y est ! Au bout de 6 heures de travail, les 1.80m² de mousse sont intégralement gravés, l'effet est prometteur, les courbatures et la gorge irritée récompensent votre abnégation: Il est temps de latexer (toujours a plat).
Vous pouvez étaler de la colle néopréne liquide sur la mousse avant de latexer pour obtenir un effet rugueux. Inutile de forcer pour en mettre dans les creux
Je recommande de mélanger directement la peinture au latex pour une meilleure tenue à l'usage.
Commencez par deux ou trois couches de latex non dilué mélangé avec de la peinture marron claire.
Progressivement, sur les couches suivantes ajoutez de la peinture noire pour foncer le tout, eventuellement rajoutez de l'encre couleur noisette pour donner une teinte plus chaleureuse. Inutile de faire un mélange parfaitement homogéne de noir et de marron. Si il y a de fines trainées plus sombres dans le mélange, elles donneront une teinte changeante au bois au fur et à mesure de l'application.
L'irrégularité de de la peinture a aussi son importance dans l'aspect final.
Il est important de faire des couches fines mais nombreuses. Le latex a tendance à descendre dans les sillons. Etalez bien le latex en appuyant fort sur le pinceau. Pinceau que vous passerez toujours dans le sens des sillons, une fois dans sa largeur, une fois dans sa longueur pour vider les sillons. Si les poils du pinceau laissent des traces, c'est une chance car elles renforcent l'aspect bois au final.
Pour finir des couches de latex trés dilué légérement teinté de noir jusqu'à obtenir l'effet voulu. Le noir ira se déposer dans les creux et fera ressortir les détails tout en simulant la "crasse" d'un objet en bois qui a servi. A la place du latex pour les couches finales préfrez du DIP ou du SIKAFILL. toujours teinté et trés dilué. Le séchage sera plus long mais vous pourrez tamponner la surface avec du papier absorbant pour donner un effet irrégulier au lavis (voir photo suivante) .
Evitez de de recouvrir intégralement la mousse avec du DIP ou du SIKAFILL surtout pour un manche. Ils ne résistent pas bien à un effet de torsion et finiront par se décoller de la mousse.
Vous ferez cette sorte de lavis au latex aussi si vous collez des ornements (ferrures, omblon, rivets,..). La jonction bois/fer aura l'air plus authentique et ça masquera éventuellement la colle qui aurait pu déborder...
On peut utiliser cette technique pour fabriquer toute sorte d'objets en simili bois (livres, coffrets, tabourets..) intégralements en mousse. Effet de surprise garanti quand on lance l'objet à la téte de l'adversaire.
Le gravage du bois est fastidieux mais ne serait-ce qu'au niveau du grip d'un manche ça en vaut la peine. C'est incomparablement plus agréable a tenir qu'un manche lisse.
Retrouvez d'autres créations selon cette technique ou d'autres sur mon site http://www.donjonfacile.com/
J'en profite pour glisser une technique Dréméloise* pour l'imitation bois, dont j'use actuellement, et surement pratiquée ailleurs. Mais étant tout frais dans les joies du gn, j'ai longuement hésité à me lancer dans le bois par peur du fer à souder et de ses vapeurs relativement toxiques imposant un usage adapté. Mais nécessité de bouclier fait que...
Ce n'est qu'une alternative à la formation des sillons, le latexage restant identique.
L'effet obtenu :
Avantages comparatifs :
- Eviter les vapeurs de la mousse
- Rapidité d'éxécution
- Texturage-Inside*
Inconvénients :
- Poussières
- Le doux bruit de la Dréméloise*... et son bonheur habituel
Outillage :
- Une paire de mains qui savent tenir une Dréméloise*
- Une Dréméloise*
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Embouts utiles : les miens ne sont plus de première fraîcheur...
Etape 1 : Tracer ses Sillons
Pour ma part, je trouve que cette technique s'illustre bien avec des sillons de temps à autres très espacés, ça contraste, et renvoie l'effet vieille planche patinée.
Avec la Dréméloise tenue à 45°, armée de son embout de ponçage cylindrique, on va marquer nos sillons, de façon irrégulière ou pas, tantôt d'une traite, tantôt par à-coups. L'angle peu varier, l'appui aussi, pour cette étape on ne cherche pas la perfection. Comme le dit si bien Caelias, à ce moment là, vous êtes le bois.
Etape 2 : Patiner et faire naître l'organique
Avec l'autre embout, on va agir tel l'enfant coloriant frénétiquement son plus beau dessin. Par des mouvements rapides on va attaquer aussi bien entre les sillons, que directement sur eux, par zones plus ou moins petite. Plus facile à faire qu'à expliquer, faites comme si vous coloriez le bois avec un crayon papier...
Plus ou moins d'appui, l'engin qui s'emporte, un sillon un peu plus gommé qu'un autre, ... là, faut donner vie au bois.
Ci dessous un exemple actuel, sur tapis de sol 5mm avec peu de densité. Les petits "trous" montrent l'amplitude des vas et viens, et marquent un peu trop d'attaque à ce moment là sur travail vite fait ( trop d'appui ou meme chaleur de la tête) ... A noter que sur des mousses type décamachin-je-fais-de-la-muscu, qui nous servent à faire du bouclier full mousse, sont parfaites pour cet usage.
Une vue d'ensemble de l'exemple voulu vieilli :
Reste plus qu'à latexer... avant vendredi ! Un bouclier full mousse (mon second) selon l'excellente fiche technique de Frère Ours, où comme on découvre, on s'emporte dans le bling bling...
Voilà une petite variante de rendu bois sans la rudeur du fer à souder.
Une petite envie de partager auprès de ceux qui m'ont apporté tant de réponses, et de questions, sur la confection gnistique, à travers ce fantastique forum.
Note : je sais pas si c'est à sa place, mais ca me semble un bon complemen
Note 2 : et me demandez pas pourquoi le cerclage est en bois ! Vive les projet bien récléchis et où ont fini souvent par s'emporter...
C'est exactement à sa place ! Super complément d'info, monté avec une belle mise en page, les fichiers hébergés sur le site : 10/10 ;)
Merci pour ta contribution tom la patate. Je suis impatient de voir le résultat final, tu bouclier a l'air superbe.
Pour en revenir sur les nervures du bois, j'utilise aussi le fer à souder et le dremel.
J'ai un ami qui lui a une autre technique tout aussi efficace mais plus difficile à mettre en oeuvre: le trompe oeil.
Il part du principe que les nervures du bois ne sont que rarement en relief. Avec un petit pinceau, il peint les différentes nervures en acrylique en jouant sur les nuances de brun. C'est du plus bel effet.
Je poste ici car je ne trouve pas que ça justifie un sujet à lui tout seul.
J'ai réalisé ces deux faux cet été. Je voulais les différencier visuellement, j'en ai donc fait une vieille et une neuve.
La neuve n'a aucun effet, juste du latex brun, même pas de dessin. Du coup elle fait un peu toc. Mais pour la vieille j'ai taillé les rainures directement au cutter en coupant en V dans la mousse, ce qui fait que les rainures ne sont jamais de la même largeur ou de la même profondeur.
Notez que les manches ont été travaillés comme des lames, à coup de couches de mousse superposées, plutôt que partir d'un tube d'isolation. On arrive à un résultat plus proche d'un manche de hache véritable.
Version mousse :
Version latex :
Arphyss : tes liens sont des https (pages sécurisés) : les images ne peuvent être lue par nous autres
Curieux, moi j'arrive à les voir sans problème (le HTTPS t'empèchera jamais de voir une image, c'est un protocol pour sécuriser les data, pas un login). Je vais corriger le post à Arph.
le manche bois de la faucille usagée aurait mérité un lavis sombre suivi d'un essuyage pour mieux mettre en relief les veines du bois. on a l'impression que tu as mis peu de couches de latex sur ce manche.
La photo rend très mal, mais j'avoue ne pas m'être beaucoup foulé sur la couleur ; j'ai latexé nature, puis noir, et ensuite brossé grossièrement en brun.
Bonjour à tous.
Pour ma première participation sur Trollcalibur (séquence émotion ;-) ), voici ma modeste contribution pour ma technique bois sur les bâtons.
J'utilise la méthode du fer à souder pour de grosses nervures (comme les symboles serpentins sur l'image suivante) mais pour faire un effet écorce, je lacère tout simplement la mousse à grands coups de lame de rasoir, de manière tout à fait anarchique. On obtient ainsi des empreintes peu profondes, d'autres qui le sont plus et par endroit de petits morceaux se détachent.
Un petit peu casse-pieds à latexer si vous travaillez au pinceau mais aucun problème à l'aérographe.
les grosses nervures en hélice ne donnent pas vraiment un effet bois : on dirait plutot un motif gravé (mais c'était peut-être le but recherché). le taillage au scalpel donne un bel aspect écorce : néanmoins attention, le latex va avoir tendance à combler les trou et atènuer les relief, tu as intérêt à exagèrer la profondeur des veines si tu ne veux pas qu'elle soient totalement gommée lors du latexage... mais bon, la qualité et l'angle de la photo ne me permetennt pas vraiment d'estimer la profondeur des veines sculptée.
je touve que l'aspect bois est plus facile à sugèrer au pinceau brosse qu'avec un aérographe : peindre toute les couches "dans le sens du bois" à la brosse, encore plus lorsqu'on change la teinte d'une couche à l'autre permet de donner un grain de surface qui imite très efficacement les fibres cellulosiques lignieuse... l'aérographe ne permet pas ça.
En effet, pour les nervures, c'était le but recherché (symbole tribal obscure, c'est pas d'hier ce bâton, il doit avoir une bonne dizaine d'années ;) ).
Tout à fait d'accord avec toi, il faut effectivement exagérer les lacérations et, bien-sûr, au pinceau dans le sens du bois, ça ajoute au cachet recherché. J'essayais juste d'être exhaustif sur ma modeste méthode ;)
ah, il est déjà peint ?
la photo est pas super nette, j'ai cru que c'était une photo intermédiaire entre la sculpture et le latexage : j'ai rien dit alors.